Il y a 38 ans, les Nordiques battaient le Canadien.

Le 13 avril 1982, les Nordiques battaient le Canadien

Il y a 38 ans, les Bleus aux nombrils verts, battaient la Sainte-Flanelle et ses Fantômes.

Dans un 5e match d’une série remplie d’intensité, contre toute attente, les Nordiques éliminaient les Glorieux. Ces derniers, qui depuis l’entrée dans la LNH des fleurdelisés, en 1979, n’avaient cessé de mettre des bâtons dans les roues. Sans droit de télé, avec peu de visibilité au niveau nationale et privé de revenus importants, avancer que secrètement on espérait l’agonie et la mort du club de Québec n’est certainement pas faux. Cette victoire du 13 avril 82, aura été le meilleur remède pour combattre l’arrogance montréalaise.

Plus haut : Anton Stastny, en mars 1982.

Le match commençait sur des chapeaux de roues pour la troupe de Michel Bergeron. Jumelé pour une rare fois à Marc Tardif et Wilfrid Paiement, Anton Stastny (son frère Peter étant blessé) y allait d’abord d’une passe savante à Paiement qui littéralement fonçait vers la cage du gardien Rick Wamsley. Le franco-ontarien faisait dévier habilement la passe du jeune slovaque. Dix minutes plus tard, lors d’une intense bousculade, c’était autour d’Anton de foncer et de pousser une rondelle libre dans le filet. En trois petites présences en première période, le plus jeune des trois Stastny récoltait un but et une passe. Souvent comparé à son frère Peter supérieur, Anton venait de rendre nerveux bien du monde dans le temple du hockey. Les Nordiques retournaient au vestiaire avec une double avance.

Par la suite, les attaques répétées du CH se butaient à un Daniel Bouchard en grande forme. Maintes fois on tentait de percer sa muraille. Le 35 semblait invincible. Mais à mi-chemin en 3e, Mario Tremblay redonnait espoir au Tricolore en marquant un premier but. Deux minutes plus tard, une rondelle flottante qui semblait être dirigé par le fantôme de Howie Morenz, trompait la vigilance de Bouchard. Le lancer de Robert Picard pourtant inoffensif traversait une meute de joueurs devant le filet. C’était l’impasse. La prolongation allait être nécessaire.

C’est avec seulement quatre défenseurs que l’équipe en bleue commençait cette 4e période. Michel Bergeron demandait alors à Dale Hunter, Réal Cloutier et Michel Goulet de commencer la période et de foncer le plus rapidement possible. 22 secondes après que la rondelle tombe, c’est à genou que Hunter glissait la rondelle derrière la ligne rouge. Précipité hors position par un Réal Cloutier trop rapide, Rick Wamsley ne revenait pas à temps pour stopper le 32 des Nordiques. Un silence s’en suit…huit, dix secondes. La plus intense rivalité du monde du sport venait vraiment de naître…

Pierre-Yves Dumont